Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

après l'orgie - Page 4

  • Dolce Vita (Après l'Orgie J-7)

    images-2.jpeg Une des raisons pour lesquelles j'ai écrit Après l'Orgie, c'est que je voulais retourner en Italie, et y rêver le plus longtemps possible. L'Italie de mon enfance, celle de la Dolce Vita, des plages bariolées, des longues balades en voiture quand la nuit tombe. Ming passe la frontière à Vintimille, puis découvre Turin, la plus belle ville italienne, puis Milan, Rome, etc. Elle qui veut échapper à son image devient l'égérie d'un photographe, puis d'un couturier extravagant. Avant d'être embauchée par le Président du Conseil italien…

    Dolce Vita (1959-1979), c'est aussi le titre d'un roman de Simonetta Greggio qui dépeint avec éclat les deux visages de l'Italie moderne. Son livre était en concurrence avec L'Amour nègre pour le prix Interallié. images-1.jpegJe ne l'avais pas lu, faute de temps. Je viens de réparer cette lacune. Dolce Vita croise deux récits : la confession d'un vieil aristocrate sur le point de mourir (celui-là même qui a inspiré à Fellini son film culte) et l'histoire sanglante de l'Italie de l'après-gurerre (ses intrigues, les liens entre le pouvoir politique et les mafias, la mort tragique de Pasolini, les Brigades Rouges, etc.). À lire Simonetta Greggio, on s'aperçoit que la violence, en Italie, n'est pas jamais secondaire ou périphérique, mais constitutive de l'histoire de ces cinquante dernières années. Et qu'elle a encore de beaux jours devant elle.

    images.jpegLe livre de Simonetta Greggio se lit d'une traite. On y découvre, outre les liens souterrains entre la démocratie chrétienne, la Mafia et le Vatican (avec, dans le rôle de Joker, un certain Licio Gelli, haut dignitaire de la loge P2 emprisonnbé quelque temps à Genève), on y découvre, donc, les mille et un secrets du film de Fellini qui donne son titre au roman. Sa gestation. Son tournage homérique. L'accueil pour le moins mitigé qu'il reçut en Italie. Tout cela nous est révélé par la longue et passionnante confession de Malo, prince noir sur le point de mourir. A lire absolument.

    * Simonetta Greggio, Dolce vita (1959-1979), Le Livre de Poche, 2012.

  • Après l'Orgie (J-8)

    john-galliano.jpg« - Comment s’appelle-t-il ?
    - Jim Terby. Ses yeux sont peints au khôl. Comme ses sourcils. Sa moustache est si fine qu’elle semble artificielle. Comme boucles d’oreilles, il porte un embrouillaminis de fils de fer barbelé. À son cou un svastika en or. Il le suçote nerveusement quand il travaille. C’est un nabot. Malingre. Insignifiant. Ses colères sont terribles. Quand il se met en rogne, ça fait du bruit. Il se roule par terre. Il s’arrache les cheveux. Il lacère les habits des mannequins avec ses ciseaux. Il mord ceux qui s’approchent. Ou il leur crache dessus. C’est selon son humeur. Il traite tout le monde de sale juif.
    - Il est antisémite ?
    - Ça fait partie du show. On vit dans un monde de freaks. L’extravagance est la normalité. Tout est hors de mesure. L’argent qui coule à flots. La poudre. Les antidépresseurs. Les créateurs divinisés. Les mannequins qui sont des monstres. Sans parler de la faune étrange qui tourne autour des défilés. People en mal de gloire. Vrais ou faux VIP. Journalistes mondains qui peuvent faire ou défaire une réputation. »

    * extrait d'Après l'Orgie.

  • Après l'Orgie (J-10)

    olivier_orgie_270-z.jpgLe 4 septembre, on trouvera, dans toutes les bonnes librairies, Après l'Orgie, mon dernier livre. En attendant le jour fatidique, voici, j'espère, de quoi attiser votre curiosité…

    Le roman met en scène le tête-à-tête, qui tourne au corps à
    corps, entre un psy et sa patiente, Ming, 25 ans, née à Shangai et
    soeur d’Adam dans L’Amour nègre. Enfant, elle a été adoptée par
    un couple d’acteurs américains. Elle a connu la vie facile aux États-
    Unis, mais aussi l’exil en Suisse. Elle vient le consulter pour aller
    mieux, avouer ce qu’elle a sur la conscience. Mais raconte-t-elle
    la vérité ? Toute la vérité ? L’effort du psy sera d’accoucher sa
    patiente pour mettre des mots sur ses maux. En se demandant si celle-ci ne le mène pas en bateau…
    Ming incarne, à sa manière, le combat d’une femme qui cherche à se libérer des liens
    qui l’emprisonnent : son origine, son éducation, la tyrannie de l’image, la violence masculine,
    l’obsession du corps parfait, etc. Elle doit trouver sa voie dans le spectacle – la société qui fait
    d’elle une image.
    Dans la seconde moitié du livre, Ming vit en Italie. Elle évolue dans le milieu de la mode,
    puis de la télévision, puis de la politique (les trois sont étroitement liés). Elle devient l’égérie
    d’un couturier (Jim Terby), puis d’un chef de gouvernement (Papi). C’est l’occasion de faire
    le portrait d’un monde en déliquescence, fondé précisément sur l’image et la politiquespectacle.
    Un monde à bout de souffle.
    Le roman pourrait s’appeler Satyricon 2012. C’est une fresque acide et drolatique sur la
    société d’aujourd’hui dans l’esprit du Satyricon attribué à Pétrone, et mis en images par Fellini.
    Ses gourous (photographes, designers, couturiers). Ses icônes du moment (stars de cinéma ou
    de la télévision, joueurs de football, hommes politiques). Son ennui larvé. Son obsession du
    plaisir. Son désir d’éternelle jeunesse réalisé grâce aux miracles de la chirurgie esthétique.
    Papi – caricature de Silvio Berlusconi – incarne à lui seul ces travers. Lui aussi, dans le
    livre, est à bout de souffle : il a voulu faire de sa vie une orgie continuelle (sexe, pouvoir, ivresse, festins). Il est l’incarnation de l’homo festivus qui vit dans le spectacle et pour la fête. Il a goûté à tous les plaisirs. Il a remodelé son corps. Il a joui de chaque instant.

    Mais une question se pose alors : que faire après l’orgie ? Que reste-t-il à vivre une fois qu’on a tout exploré ?